FIN D’AUTOMNE

 

 

 

 

Sur la pelouse oubliée,

deux chaises rouillées.

Des siècles de feuilles mortes

verrouillent les portes

et les souvenirs.

Y frémit pourtant la danse

d’impalpables confidences,

de mémorables soupirs.

 

Comment les surprendre ?

A demi-mots les entendre ?

Quels jours d’aube tendre

et de crépuscule heureux ?

 

Quand le temps trouve le temps

d’ouvrir un instant l’oreille

entre le jour et la veille

et de dessiller ses yeux.

 

Alain DEBROISE

 

 

 

 

traits lumineux de l’eau fuyante

 

le dos bossu d’une infinie patience

sous l’osier un pêcheur attend

regard posé sur son bouchon

 

vides trois chaises pliantes

se dessinent rigides

métalliques sentinelles

insensibles sous le vent

 

vient un couple qui s’y pose

immobiles épaule contre épaule

ils se taisent et regardent

en face la berge dépeuplée

 

quel fantôme occupe alors

la chaise vide ?

 

Annick DANDEVILLE

 

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