Page cinq mensuelle janvier 2021
27 janv. 2021Le
Chalet est là,
Epinglé sur la neige
Par un éclat de soleil,
Dans ce creux de montagne,
Il se laisse envouté par le passage du jour.
Depuis le tendre matin pastel,
Quand le soleil décalque la ligne du front est
Sur le flanc ouest
Et qu’il s’enhardit dans l’échancrure qui fracture les monts,
Les derniers voiles de la nuit glissent sur les flancs alpins
Pour se noyer dans l’eau du lac encore sombre des cauchemars de la nuit.
Et jusqu’au soir
Qui grignote des tours d’horloge
Où le soleil, tapi à l’occident, fait rosir l’orient
Avant le total «déshabiller» crépusculaire
Les derniers feux sont bus par l’ombre lacustre
Qui remonte du fond de la vallée où toute lumière est abolie.
Du matin au soir, la montagne
S’abandonne aux chaudes caresses
Et le voyageur vagabond se soumet à la vacance de toutes vigilances.
La montagne s’offre au contemplateur
Et le laisse inactif, envahi de questions qui ne souhaitent pas de réponse
Vaincu par le temps qui coule du haut du ciel clair vers le fond enténébré de la vallée.
Il ne reste que les étoiles
Pour déplacer le regard
Et ouvrir un nouvel espace
Vers la rêverie.
Cécil d’Estienne
Rien
Des heures où parfois l’on ne désire rien,
Rien de plus qu’un endormement aérien,
La quiétude apaisée d’un blues au quotidien.
Sous l’azur dessinant des tracés familiers,
Glissants, changeants, cotonneux ballet éthéré,
L’on gît passivement au gré de la journée,
Etonné d’un tel abandon émoustillant.
Tourbillonnent indolemment des bribes de temps
Et le corps alangui, tout en s’engourdissant,
Se galvanise d’improbables caresses.
Quand tout ce rien se transmute en allégresse …
S’ennoblit comme plomb en or ... paresse
Disiez-vous !
Patrick Viaud