Jean Denis Maysonnave - Sans titre

Jean Denis Maysonnave - Sans titre

Le

Chalet est là,

Epinglé sur la neige

Par un éclat de soleil,

Dans ce creux de montagne,

Il se laisse envouté par le passage du jour.

 

Depuis le tendre matin pastel,

Quand le soleil décalque la ligne du front est

Sur le flanc ouest

Et qu’il s’enhardit dans l’échancrure qui fracture les monts,

Les derniers voiles de la nuit glissent sur les flancs alpins

Pour se noyer dans l’eau du lac encore sombre des cauchemars de la nuit.

 

Et jusqu’au soir

Qui grignote des tours d’horloge

Où le soleil, tapi à l’occident, fait rosir l’orient

Avant le total «déshabiller» crépusculaire

Les derniers feux sont bus par l’ombre lacustre

Qui remonte du fond de la vallée où toute lumière est abolie.

 

Du matin au soir, la montagne

S’abandonne aux chaudes caresses

Et le voyageur vagabond se soumet à la vacance de toutes vigilances.

La montagne s’offre au contemplateur

Et le laisse inactif, envahi de questions qui ne souhaitent pas de réponse

Vaincu par le temps qui coule du haut du ciel clair vers le fond enténébré de la vallée.

 

Il ne reste que les étoiles

 Pour déplacer le regard

Et ouvrir un nouvel espace

Vers la rêverie.

 

Cécil d’Estienne

 

 

                            Rien

 

Des heures où parfois l’on ne désire rien,

Rien de plus qu’un endormement aérien,

La quiétude apaisée d’un blues au quotidien.

 

Sous l’azur dessinant des tracés familiers,

Glissants, changeants, cotonneux ballet éthéré,  

L’on gît passivement au gré de la journée,

 

Etonné d’un tel abandon émoustillant.

Tourbillonnent indolemment des bribes de temps  

Et le corps alangui, tout en s’engourdissant,

 

Se galvanise d’improbables caresses.

Quand tout ce rien se transmute en allégresse …

S’ennoblit comme plomb en or ... paresse

 

Disiez-vous !

 

                          Patrick Viaud

Dominique Sureau - Sans titre

Dominique Sureau - Sans titre

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